Covid-19 : la forte baisse des agréments et des attributions de logements sociaux en 2020 notamment en Île-de-France
- Date de publication
- Temps de lecture
- 3min

Une forte baisse des agréments et des attributions de logements sociaux
Depuis plus d'une décennie, la région Île-de-France n'avait pas connue un si faible taux d'agrément dans le secteur du logement social. Il faut remonter à plus de quinze ans pour avoir des taux similaires. En 2020, seulement 20 000 agréments ont été délivrés pour la production en HLM, c'est 25 % de moins qu'en 2019 et 40% de moins qu'en 2016.
Cette chute brutale des agréments nécessaires à la production des logements sociaux a de lourdes conséquences en Île-de-France, région fortement touchée par un nombre toujours croissant de demandes de logements sociaux.
Comme l'a précisé Monsieur Jean-Luc Vidon, président de l'Union social pour l'habitat d’Île-de-France, lors de la séance du 8 décembre 2020 du comité régional de l'habitat et de l'hébergement, " le besoin de logement social augmente, avec près de 750 000 demandes actives, venant aggraver la crise de l'hébergement dont la saturation va perdurer au détriment des populations les plus fragiles. Cette situation est dramatique. Elle aggrave les difficultés des franciliens les plus modestes, elle pénalise les entreprises, elle nuit à l'attractivité de notre région, elle aura des incidences sur notre capacité à mener à bien la rénovation urbaine. Elle contribuerait, si elle devait perdurer, à renforcer les fractures et inégalités que nous voulons combattre ".
Pour faire face à la demande croissante, les professionnels du secteur considèrent que la délivrance des agréments devrait être au minimum de 37 000 par an pour faire face aux 750 000 demandes actives de logement social actuellement répertoriées dans la région Île-de-France (comprenant une hausse des demandes en 2020 d'environ 30 000 nouvelles inscriptions).
Une mobilisation nécessaire de tous les acteurs du secteur
Pour Jean-Luc Vidon, " Les questions de forme urbaine, de densité urbaine et de préservation des sols sont évidemment très importantes et elles sont prises en compte par les organismes Hlm dans leurs projets. Mais ces questions ne peuvent durablement conduire à freiner la production, sauf à admettre que l’Île-de-France est condamnée à vivre une crise profonde et durable du logement, avec toutes les conséquences que cela implique ".
Les bailleurs sociaux craignent une grande méfiance de la part des collectivités, à poursuivre leurs opérations de réhabilitation, de reconstruction urbaine, alors que les agréments sont pour la plupart déjà obtenus. En effet, en 2020 les collectivités ont été confrontées, en plus de la crise sanitaire, par le report du calendrier des élections municipales, ce qui fait que beaucoup d'entre elles ont retardé les projets de construction ou revu à la baisse les négociations pour les permis de construire.
En conclusion, il semble que la politique régionale de l'habitat ne pourra répondre aux besoins de la population que si elle est portée et soutenue par une ambition collective partagée par tous les acteurs du logement social (bailleurs, collectivité, Etat).