Face à la recrudescence des masques chirurgicaux usagés, des solutions durables sont envisageables
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Une collecte des masques chirurgicaux à améliorer
Il est malheureusement de plus en plus fréquent de retrouver des masques chirurgicaux jetés en pleine rue ou dans les bennes de déchets recyclables. Une procédure claire pour les masques chirurgicaux usagés est pourtant énoncée par les services gouvernementaux comme suit :
- " Ces déchets doivent être jetés dans un sac poubelle dédié, résistant et disposant d'un système de fermeture fonctionnelle. En aucun cas dans les toilettes.
- Lorsque ce sac est rempli, il doit être soigneusement refermé, puis conservé 24h.
- Après 24h, il doit être jeté dans le sac poubelle à ordures ménagères.
- Ces déchets ne doivent en aucun cas être mis dans la poubelle des déchets recyclables ou poubelle "jaune" (emballages, papiers, cartons, plastiques) ".
Des entreprises réfléchissent également à mettre en place des bornes de collecte locales auprès de commerces (les pharmacies par exemple) pour récupérer ces masques usagés pour un traitement par leurs soins.
Un recyclage possible des masques chirurgicaux ?
Malgré les apparences, le masque chirurgical n'est pas composé de papier. Il est fabriqué avec du plastique (polypropylène) et aurait une durée de vie estimée à plus de 400 ans ! Face à cette problématique environnementale croissante, les solutions ci-dessous sont actuellement en cours de développement :
- L'entreprise PLAXTIL est pour l'instant la seule entreprise française réalisant le traitement des masques chirurgicaux usagés depuis juin 2020. Suite à la collecte des masques par le biais de bornes, ils sont entreposés 4 jours, broyés après le retrait de la barrette métallique puis passés dans un tunnel d'ultraviolets pour les rendre inoffensifs. Le broyat obtenu est ensuite réutilisé pour fabriquer de nouveaux produits tels que des supports de visières ou des boites de rangement en plastique. L'entreprise COSMOLYS expérimente le même procédé mais pour les masques issus des déchets d'activité de soins à risques infectieux (DASRI) ;
- Plusieurs regroupements d'organismes scientifiques tels que le CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), le CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives), l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) et l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) étudient des solutions pour décontaminer les masques. Des traitements par de hautes températures (70°C ou 95°C) ou encore le passage dans de la vapeur ou gaz d'éthylène ont montré des résultats probants.
Des solutions à une échelle suffisante ?
Au vu du nombre significatif de masques chirurgicaux qui seront utilisés par les Français dans les mois à venir, la gestion des déchets issus de ces équipements reste primordiale. Bien que des essais ou des entreprises se lancent sur la résolution de cette problématique, leur champ d'action semble réduit pour le moment. Néanmoins, une accélération probable des initiatives et des capacités de traitement des masques usagés est à envisager sous réserve de moyens suffisants et d'appuis politiques.