Kipsum, l'efficacité énergétique à tous les étages
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L'intelligence artificielle accompagne le gestionnaire
Pour mener à bien sa mission d'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments tertiaires et industriels, KIPSUM commence par installer des capteurs connectés en différents points pour déterminer les besoins nécessaires et les consommations superflues. Elle va également réaliser un jumeau numérique du bâtiment. Les données des capteurs, transmises dans un cloud labellisé SecNumCloud par l'ANSSI, vont permettre, une fois intégrées dans le jumeau numérique d'étudier précisément toutes les sources de consommation énergétique et de les affiner par rapport aux besoins réels.
L'intelligence artificielle va pouvoir apporter au gestionnaire les informations lui permettant de mieux réguler la gestion technique du bâtiment (GTB) au niveau de la commande du système thermique et ainsi minimiser la consommation et maximiser le confort. Selon Philippe Chevalier, dirigeant de KIPSUM, les bâtiments seraient responsables de 45% de la consommation de l'énergie primaire en France et 20% des émissions de CO2. L'entreprise annonce des gains énergétiques de l'ordre de 12 % à 25 % sans travaux grâce à sa solution. Pour encore améliorer l'efficacité énergétique, elle peut également préconiser des travaux d'isolation, par exemple.
Le jumeau numérique, un atout pour de nombreux besoins
Le jumeau numérique, ou " digital twin " chez les anglo-saxons, est une modélisation numérique, en quelque sorte une réplique virtuelle, d'un objet, d'un site ou même d'une personne réelle. Il permet, en lui appliquant des évènements ou des contraintes particulières au travers d'un logiciel de simulation, d'en analyser les effets statiques ou dynamiques, d'améliorer la résistance ou la durée de vie d'un système complexe. Le jumeau numérique est notamment utilisé dans le secteur médical pour préparer une intervention chirurgicale, tester les molécules pour en vérifier leurs effets thérapeutiques sur un patient ou encore s'assurer qu'une prothèse est bien adaptée pour traiter une pathologie.
L'intelligence artificielle est souvent associée au jumeau numérique, notamment dans l'industrie 4.0. Les capteurs connectés vont apporter les données nécessaires à la réalisation d'un modèle numérique correspondant au mieux à la réalité et sa mise à jour au fur et à mesure du temps. L'apprentissage automatique et le " machine learning " vont permettre de déterminer les conséquences d'une action ou préconiser une maintenance prévisionnelle plus performante. Une fois le jumeau numérique entièrement finalisé, il permet, par exemple, de simuler les conséquences d'une explosion sur un complexe industriel.
Des économies qui intéressent les collectivités
L'entreprise a déjà convaincu plusieurs collectivités territoriales dont Rueil-Malmaison, Courbevoie, Rouen, Gennevilliers, Garches ou encore Clamart. Grâce aux solutions mises en place par KIPSUM, ces collectivités optimisent ainsi les factures énergétiques et prennent conscience de l'intérêt d'une telle solution pour appréhender plus précisément le pilotage de leur consommation. Elles disposent d'informations précises sur l'état de leurs bâtiments et des réseaux énergétiques qui les composent mais également sur les habitudes de consommation de leurs utilisateurs. Des actions préventives peuvent être mises en place mais aussi réagir à des contraintes exceptionnelles. En cette période de pandémie où il est nécessaire d'aérer fréquemment les locaux, la solution permet de prévoir quand il est nécessaire de baisser le chauffage et surtout, à partir de quand il faut le remettre pour le confort des usagers.
Mais l'entreprise souhaite élargir son accompagnement des collectivités en développant d'autres solutions pour l'éclairage public et les transports issues de la " Green Tech ", regroupant l'ensemble des entreprises qui innovent pour l'écologie. Les dirigeants de l'entreprise, tous issus d'écoles françaises, (Rami Abou-Eid - Ecole des Mines de Paris, Philippe Chevalier - Ecole Centrale Paris et Bruno Vallet - Ecole Polytechnique) et anciens de grandes entreprises françaises, mettent en avant le " Made in France ". Notamment, au travers de son partenariat avec CAPTRONIC, l'entreprise ne choisit, par exemple, que des capteurs produits par des industriels français.
Un avenir dans les " smart cities "
A terme, l'entreprise souhaite mettre en place des plateformes de gestion de toutes les structures consommatrices d'énergie, en particulier l'éclairage public intelligent, sur les villes qui entreraient ainsi dans l'ère de la " smart city ". Son avenir, selon Philippe Chevallier, se trouve d'abord en France mais le besoin est, à l'évidence, mondial. Pour des raisons de proximité physique mais aussi des besoins similaires, l'Allemagne est le premier pays visé pour le développement international. Suivront sans doute les pays nordiques qui, pour des raisons climatiques, sont susceptibles d'être intéressés par des solutions d'amélioration de l'efficacité énergétique et, enfin, les pays en voie de développement pour lesquels les économies d'énergie sont également essentielles.
L'entreprise vient d'obtenir le label Solar Impulse Efficient Solution qui démontre de l'intérêt de la plateforme sur l'environnement.