La place des ESAT et des entreprises adaptées pour répondre à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés
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Le travail adapté et protégé comme secteur économique
Véritable acteur du marché de l'emploi, le secteur adapté et protégé représente, selon les données fournies par le réseau GESAT, 150 000 travailleurs handicapés et 2 250 structures.
Les ESAT en sont le “poids lourds” avec 1 450 établissements répartis sur toute la France et plus de 120 000 travailleurs handicapés, alors que les EA, elles, sont 800 et comptabilisent 26 000 personnes en situation de handicap.
Et la réalité économique du secteur ne peut être niée. Ainsi, les entreprises adaptées représentent un chiffre d'affaires annuel de près de 900 millions d'euros, et les ESAT de près d'1,3 milliard d'euros.
Autre point important, avant la crise sanitaire, 89 % des prestataires ESAT et EA déclaraient avoir un résultat net positif et 84 % avaient vu leur chiffre d'affaires se stabiliser voire même augmenter au cours des 3 dernières années.
Il faut dire que le secteur sait se renouveler et s'adapter aux besoins des entreprises.
Un large éventail d'offres de services
En effet, ESAT et EA proposent une palette de prestations beaucoup plus importante que l'on peut se l'imaginer.
Si ces structures sont traditionnellement associées à la mise sous pli, à l'entretien d'espaces verts, ou encore à la blanchisserie, le secteur a depuis longtemps élargi ses activités et investi de nouveaux marchés porteurs et mettant en valeur les nombreuses compétences de leurs usagers ou de leurs salariés.
Ainsi, l'UNEA (Union Nationale des Entreprises Adaptées) le rappelle, leurs activités se sont diversifiées et elles touchent désormais à plus de 200 filières métiers.
Si la logistique, le transport, le conditionnement, la restauration collective, le nettoyage, les services administratifs, ou encore la reprographie représentent encore les prestations les plus demandées, l'environnement (avec notamment le recyclage des déchets), les services numériques, la communication, l'évènementiel, l'hébergement et le tourisme ou même l'artisanat sont de plus en plus recherchés. Sans parler des productions industrielles (électricité, travail du bois, mécanique, chimie), de la construction ou encore de l'agriculture.
De véritables partenaires commerciaux…
Le travail adapté et protégé, comme tout secteur économique, est confronté à la concurrence et aux exigences de ses clients, que ce soit en termes de délais, de qualité des prestations ou de tarifs.
Si ESAT et EA misent depuis longtemps sur la diversité et la complémentarité de leurs offres (la majorité propose en moyenne des prestations dans 5 filières métiers distinctes), ils développent des démarches commerciales intéressantes pour les entreprises clientes.
Ainsi, selon le dernier Observatoire Economique National des Achats Responsables, publié par le réseau GESAT :
• près de 70 % des structures travaillent à l'évolution de leur appareil de production,
• un tiers a mis en place des processus de labellisation ou de certification,
• 27 % ont investi dans les nouvelles technologies (e-commerce, CRM…),
• 43 % ont développé la réponse aux appels d'offres.
Et ces partenaires sont bien perçus par les entreprises, puisque 94 % des clients se disent satisfaits voire très satisfaits des prestations réalisées. Ils sont même 80 % à estimer que la qualité des produits et des services offerts est supérieure à celle des fournisseurs classiques”. C'est sans doute pourquoi aussi certains vont plus loin dans le partenariat et développent la pratique de la cotraitance, leur permettant de mutualiser les moyens de ces prestataires “classiques” avec ceux d'ESAT ou d'EA.
….et pour une politique d'achat responsable
Outre la diversité des prestations et l'intérêt en termes d'enjeux RH, travailler avec le secteur adapté et protégé présente aussi des atouts en termes de politique RSE.
Alors que l'on parle de plus en plus d'évolution des modes de consommation et plus particulièrement du circuit court, les entreprises, en achetant des prestations auprès des ESAT et des EA, peuvent démontrer leur investissement dans l'économie locale. En effet, 75 % des clients du secteur sont situés dans le même département que leurs prestataires.
Intégrer le secteur protégé dans ses fournisseurs, en permettant de rendre plus inclusive sa gestion des ressources humaines ou encore en développant des achats solidaires, impacte alors l'image des entreprises, notamment en termes de marque employeur.
Cette lettre a été rédigée avec la participation de Florence Bernier, Expert SVP en Droit Social.