L'entretien professionnel, vous y pensez ?
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S'agit-il d'une obligation pour les entreprises ?
Pour beaucoup cet entretien c'est un de plus, un …de trop !
Néanmoins, il reste obligatoire et tous les employeurs sont concernés !
Quelle en est la finalité ?
Le but de cette rencontre n'est pas de contraindre à l'élaboration d'un projet d'évolution professionnelle mais d'échanger sur la situation professionnelle du salarié pour envisager des perspectives d'évolution dans le poste actuel mais pourquoi pas dans le cadre d'un autre poste.
Cet entretien est un lieu de discussion. Le salarié évoque ses aspirations en matière d'évolution professionnelle. Le manager va ainsi identifier les souhaits du salarié. Il s'agit, en effet, de confronter le projet du salarié avec les compétences dont l'entreprise a ou aura besoin. Il peut d'ailleurs valablement s'inscrire dans le cadre de la GPEC.
De plus il ne faut pas oublier que cet entretien s'intègre dans le processus de formation professionnelle. Ainsi, à son issue, on peut envisager de recourir au conseil en évolution professionnelle, au bilan de compétences ou à une action de formation pour aider le salarié dans son projet.
Quel est le timing ?
A l'occasion de son embauche, le salarié est informé qu'il bénéficie tous les 2 ans d'un entretien professionnel avec son employeur. De plus, tous les 6 ans, l'entretien professionnel fait un état des lieux récapitulatif du parcours professionnel du salarié qui donne lieu à la rédaction d'un document dont une copie est remise au salarié. Il permet par ailleurs de vérifier que le salarié a bénéficié au cours des 6 dernières années des entretiens professionnels et d'apprécier s'il a :
- Suivi au moins une action de formation
- Acquis des éléments de certification par la formation ou par une validation des acquis de l'expérience
- Bénéficié d'une progression salariale ou professionnelle
Cet entretien ne fait-il pas double emploi avec l'entretien d'évaluation ?
Non pas du tout.
L'entretien professionnel ne porte pas sur l'évaluation du travail du salarié, nous dit la loi. Il s'apparente à un échange sur les potentialités du salarié et ne doit pas s'orienter vers une évaluation de son travail.
L'entretien annuel d'évaluation, lui, a pour but de formaliser les résultats du salarié pour l'année écoulée (atteinte ou non des objectifs, évaluation du travail accompli…) et de définir ses objectifs pour l'année suivante. Cet entretien-là n'est pas obligatoire. Il relève de la politique RH de l'entreprise qui définit sa propre méthode d'évaluation des salariés.
Qui assurera l'entretien professionnel dans l'entreprise ?
Le code du travail est muet sur ce sujet, donc l'entreprise est libre.
Cela dépend de sa taille, de son organisation…
Elle peut décider que ce sera le manager, le hiérarchique, mais aussi toute personne du service RH. Bien entendu, pour que cet entretien soit constructif, l'interlocuteur du salarié doit être véritablement partie prenante, connaître l'entreprise, ses activités, ses perspectives. Il doit aussi savoir être à l'écoute.
Pour aider les entreprises dans ce nouvel « exercice », plusieurs intervenants extérieurs proposent leur service, principalement des organismes de formation.
Certaines entreprises ont même élaboré un guide préparatoire de l'entretien professionnel avec son formulaire.
Pour ARAMISAUTO « les entretiens professionnels seront tenus spécifiquement et hors entretiens d'appréciation et menés par les n+1 qui utiliseront le support d'entretien de l'OPCA Anfa » (Entreprise & Carrières du 7 au 15 juillet 2015).
Pour 13 HABITAT « ce sont les encadrants sans lien hiérarchique direct avec les salariés mais connaissant les métiers, qui conduiront la plupart des entretiens » (Entreprise & Carrières du 7 au 15 Juillet 2015)
Et si certaines entreprises le souhaitent des éditeurs de logiciels ont conçu des « serious game » pour aider les managers et les RH à favoriser le dialogue, savoir reconnaître ce qui constitue un projet professionnel, formaliser des actions.
Quid des sanctions ?
Une sanction est prévue dans les entreprises de plus de 50 salariés, lorsqu'au cours des 6 dernières années, le salarié n'a pas bénéficié des entretiens prévus, son compte personnel de Formation (CPF) est abondé par l'employeur.
En conclusion
Pour Gilda Jantzen, directrice associée d'Agissens, « préparé, mené et suivi sérieusement, l'entretien professionnel peut devenir un outil de développement des compétences et donc de performances pour l'entreprise, la contrainte légale se transformant en opportunité stratégique ».