Les impacts en paie des ordonnances sur la Loi Travail
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Voilà près d'un an que les "ordonnances Macron" sont entrées en vigueur. Visant à instaurer une flexisécurité à la française, à faciliter le dialogue social ou à fluidifier le marché de l'emploi, leur bilan est encore difficile à évaluer. L'occasion de faire le point sur certaines dispositions qui impactent directement les bulletins de paie. Les six ordonnances du 22 septembre 2017 reformant le droit du travail contiennent des mesures relatives au renforcement de la négociation collective, à la sécurisation des ruptures du contrat de travail, au remplacement des institutions représentatives du personnel existantes par le comité social et économique. Parmi les mesures ayant des conséquences directes ou indirectes en paie, les principales concernent la réforme sur les indemnités de rupture, la pénibilité, le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu et le maintien de salaire en cas de congé de formation économique, sociale et syndicale. La baisse des cotisations sociales patronales d’assurance maladie et la hausse de la CSG ne font pas partie des ordonnances. Ces mesures sont envisagées dans la cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018.
Les impacts en paie sur les indemnités de rupture du contrat
Le bénéfice de l’indemnité légale de licenciement est accordée aux salariés ayant au minimum 8 mois d’ancienneté (contre un an précédemment). Cette mesure concerne les licenciements prononcés après le 23 septembre 2017. Parallèlement, le montant de l’indemnité légale de licenciement est revalorisé à :- 1/4 de mois de salaire par année d’ancienneté jusqu’à 10 ans ;
- 1/3 de mois de salaire pour les années au-delà de 10 ans.
Exemple : un salarié qui a 5 ans d’ancienneté conclut une rupture conventionnelle homologuée avec une indemnité de rupture 4 500 €. Son salaire est de 2 000 €. L’indemnité minimum de licenciement, compte tenu de son ancienneté, est de 2 500 €. La part excédant ce montant, soit 2 000 €, sera soumise à la CSG et CRDS (contre 2 500 € sous l’ancien dispositif).
Les conséquences en paie de la réforme de la pénibilité
Les dispositions relatives à la prévention de la pénibilité sont également modifiées. Sont supprimés, à compter du 1er octobre 2017, 4 facteurs de risques professionnels en matière de pénibilité au travail : les manutentions manuelles de charges, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les agents chimiques dangereux. Le compte personnel de prévention de la pénibilité devient le compte professionnel de prévention. Ces changements s’accompagnent d’une réforme du financement du dispositif. Seront supprimées à compter du 1er janvier 2018 :- La cotisation de base de 0.01% à laquelle sont assujetties toutes les entreprises ;
- La cotisation additionnelle variant entre 0.2 et 0.4 % pour les entreprises ayant exposé au moins un de leurs salariés à un ou plusieurs facteurs de risque au-delà des seuils légaux.
Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu
Le prélèvement à la source va concerner les revenus perçus ou réalisés à compter du 1er janvier 2019, autres que les revenus exceptionnels et ceux exclus de ce mode de recouvrement de l’impôt. Pour rappel, l’employeur devra remplir trois nouvelles obligations :- Appliquer au salaire net imposable le taux transmis par l’administration fiscale. Pour toute réclamation sur son taux, le salarié devrait directement s’adresser à la DGFiP ;
- Retenir la part imposable sur le salaire net à verser au titre du mois en cours ;
- Reverser le mois suivant à la DGFiP le montant de la retenue à la source.