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Rôles de la ventilation et de l'aération dans la lutte contre la transmission de la Covid-19

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Rôles de la ventilation et de l'aération dans la lutte contre la transmission de la Covid-19
Dans le contexte actuel de réouverture des établissements recevant du public (ERP), le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP) s'est autosaisi pour faire un tour d'horizon des publications scientifiques relatives à l'aération et la ventilation des locaux dans l'objectif de mettre à jour ses recommandations en la matière. La bonne ventilation et l'aération contribuent à la diminution des possibilités de transmission des maladies aéroportées et notamment la Covid-19. Dans un avis du 28 avril 2021, le HCSP propose une adaptation des mesures de ventilation et d'aération ainsi que de mesurer le taux de dioxyde de carbone (CO2) pour maitriser la transmission de la Covid-19 dans les ERP.

Les modes de transmission de la Covid-19

Les trois manières essentielles d'infection par la Covid-19 sont :

1° Un contact étroit à courte distance exposant à des gouttelettes de différents diamètres (supérieur à 10 micromètres) expectorées par une ou des personnes malades ;

2° Une transmission aéroportée à une distance plus grande par des aérosols (diamètre inférieur à 5 micromètres) qui sont des gouttelettes plus petites. Le temps de suspension dans l'air des aérosols est plus important que celui des gouttelettes ;

3° Par contact direct avec des surfaces récemment contaminées ou contact direct avec des personnes malades. La probabilité de ce type de transmission est assez faible.

Il ne faut pas perdre de vue que ces méthodes peuvent être conjuguées et ne survenant pas d'une manière indépendante. Les environnements favorables à l'augmentation de la probabilité de l'infection sont :

1° Les locaux et les espaces clos dans lesquels des personnes malades ont séjourné récemment ;

2° Le contact prolongé avec des gouttelettes générées par la parole, l'effort physique, le vapotage, la toux etc… ;

3° Une ventilation inefficace permettant le cumul des particules virales en suspension dans l'air ;

4° Le non-respect des mesures barrières, notamment la distance, en extérieur avec une forte densité de population.

Les vivants rejettent du gaz carbonique lors de la respiration. Si la ventilation n'est pas efficace et ne permet pas son évacuation et le renouvellement de l'air, sa quantité augmente dans l'air. Ce qui signifie que les autres particules et autres gouttelettes infectées séjournent plus longtemps dans l'air et augmentent ainsi la probabilité de l'infection. D'où l'intérêt d'utiliser sa concentration comme indicateur de la bonne ventilation. L'arrêté pris pour l'application du Code du travail donne une valeur limite d'exposition professionnelle indicative de 5000 PPM (Partie Par Million : 1 millimètre par mètre cube d'air) qui correspond à 9000 milligrammes par mètre cube d'air.

Les recommandations du HCSP

Après avoir étudié et analysé les publications scientifiques et les recommandations existantes relatives à ce sujet, le HCPS, dans un avis du 28 avril 2021, recommande, entre autres :

1° De maintenir les mesures barrières (distanciation physique, port du masque, hygiène des mains, respect des gestes barrières) ;

2° De maitriser les flux de personnes (jauge) afin de réduire la concentration des particules infectées ;

3° De s'assurer du bon fonctionnement du système de ventilation ;

4° De nettoyer et désinfecter les locaux et les équipements ;

De maitriser la qualité de l'air intérieur ;

De mesurer le taux de renouvellement d'air.

Maitriser la qualité de l'air intérieur repose sur l'efficacité du système de ventilation qui doit assurer la conformité aux exigences règlementaires. A titre d'exemple, pour la Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC), le Code du travail impose un renouvellement d'air à hauteur de 30 m3 d'air neuf par heure et par occupant pour les locaux de vente, de restauration ou de réunion. Associé au système de ventilation, une aération par ouverture des fenêtres 5 minutes toutes les heures. Il n'est pas possible de quantifier les gouttelettes dans l'air intérieur. Il convient de prendre comme indicateur de renouvellement de l'air intérieur le taux de gaz carbonique, CO2. Afin de s'assurer de la dilution et de l'élimination des aérosols, l'avis précise qu'un taux supérieur à 800 PPM doit conduire dans tous les cas à ne pas occuper le local et de prendre des mesures notamment la réduction de nombre de personnes fréquentant les locaux.

En conclusion, il faut s'attacher à faire jouer plusieurs facteurs pour réduire la probabilité de transmission de la maladie et ne pas se contenter des gestes barrières ou de la ventilation sans maitriser la densité de présence ou encore de négliger le nettoyage et la désinfection.


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