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RSA : en demi-teinte

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RSA : en demi-teinte
Alors que les premiers bilans concernant l'expérimentation du RSA sont positifs, certains observateurs sont plus partagés et mettent l'accent sur les freins au retour à l'emploi pour lesquels le RSA ne peut agir directement.

Alors que les premiers bilans concernant l'expérimentation du RSA sont positifs, certains observateurs sont plus partagés et mettent l'accent sur les freins au retour à l'emploi pour lesquels le RSA ne peut agir directement.

Mesure phare

20 ans après la création du RMI, la loi généralisant le RSA - revenu de solidarité active - est parue le 1er décembre 2008. Expérimenté depuis août 2007 dans 34 départements, il entrera en vigueur le 1er juin 2009. Le gouvernement semble donc avoir trouvé concluante, dès la première année, cette expérimentation qui devait initialement durer 3 ans.



Le RSA - mesure phare des politiques de lutte contre la pauvreté - est appelé à remplacer des prestations telles que le RMI ou l'allocation de parent isolé. Il est à la fois un revenu minimum mais aussi un complément des revenus du travail.



En effet, son objectif, affiché dès le départ, est d'assurer à ses bénéficiaires une augmentation de revenu lors de tout retour à l'emploi, les incitant ainsi à quitter les systèmes d'assistance. Le souhait était aussi de faire baisser le nombre des travailleurs pauvres.



Les premiers bilans, publiés par le Haut Commissariat aux Solidarités Actives, sont positifs. Ainsi, dans les zones où l'expérimentation est en cours, le taux moyen de retour à l'emploi a été supérieur de 25% à celui des zones témoins. Il faut noter aussi que ces bénéficiaires ayant retrouvé un emploi ont, pour 30% d'entre eux, trouvé un emploi durable - soit un CDI soit un CDD de plus de 6 mois.

Pas de " remède miracle "

Pourtant, certains observateurs sont plus partagés quant aux effets à venir du RSA. Le COE - Conseil d'orientation pour l'emploi - dans un avis diffusé en mai 2008 - mettait en garde : le RSA ne sera sans doute pas " un remède miracle ". Pour lui, les freins au retour à l'emploi se trouvent avant tout dans le peu de postes disponibles, le manque de qualification et d'accompagnement des personnes en difficulté, les problèmes de mobilité ou bien encore de garde d'enfants. Le RSA, s'attaquant avant tout à un aspect financier, ne pourra être une solution à lui seul.



L'OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques de Sciences Po - ajoute même que pour qu'une politique incitatrice soit pertinente il faut que les bénéficiaires des minima sociaux aient fait le choix de ne pas travailler. Or, une des dernières enquêtes de la DREES le montre : seuls 28% des Rmistes ne recherchent pas d'emploi - et ce le plus souvent pour des raisons de santé.



Pour ces observateurs, il faut donc aussi lutter contre les obstacles au retour à l'emploi autres que financiers. Une réflexion au niveau de la santé au travail, des politiques de transport, en faveur de la petite enfance ou des contrats aidés doit être menée en parallèle.

Cette lettre est réalisée par : Géraldine Sourdot, Delphine Guidat
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