E-réputation : les assureurs montent au créneau
Vers une démocratisation de l'assurance e-réputation ?
Jusqu'à présent, surveiller sa réputation numérique était essentiellement une préoccupation des entreprises. Elles veillaient, voire contrôlaient l'opinion des internautes sur leur marque, leurs produits et leurs services. Cette préoccupation étant aussi celle du grand public … de nouvelles offres d'assurance protégeant l'e-réputation ont vu le jour.
L'assureur Swiss Life avait développé une offre similaire en juin dernier. Aujourd'hui, la nouveauté apparaît par l'ampleur de la communication menée par Axa et sa campagne de publicité diffusée à la télévision et sur internet.
L'offre
Les assureurs s'engagent à protéger leurs assurés contre différents risques :
- l'e-réputation
- l'usurpation d'identité
- l'utilisation frauduleuse des moyens de paiement
- les litiges avec les e-commerçants
Ils proposent d'aider les assurés à résoudre les litiges, à prendre en charge les frais et honoraires de défense au judiciaire jusqu'à 10.000€ par litige et par an ainsi qu'une indemnisation du préjudice causé jusque 5000€ par an. L'e-réputation est mise en avant puisque les assureurs s'engagent à faire disparaître les contenus compromettants des premières pages des moteurs de recherche.
Leur méthode : créer du « bruit » autour de la personne discréditée en créant des pages sur les réseaux sociaux, des mini-sites et des blogs. Un référencement à l'envers destiné à enfouir loin dans les pages de Google les contenus malveillants.
Une protection limitée
Toutefois, l'assurance ne prend pas en charge le nettoyage de certains contenus :
- les contenus diffusés par l'assuré. Ce qui peut poser problème si des commentaires dégradants ont été publiés sur la base d'un article, d'une vidéo ou d'une photo postés par l'assuré
- les contenus liés à la participation de l'assuré à une activité associative, professionnelle ou politique
- les contenus diffusés par la presse
Faire disparaître des contenus numériques n'est pas une tâche aisée. Certains webmasters refusent de retirer le contenu de leur site et les procédures judiciaires peuvent prendre du temps. En cas de buzz ou de présence de l'information sur des sites influents, il n'est pas toujours facile de faire baisser le référencement d'une page web.
Les autres démarches
Même si l'internaute n'est pas doté d'une assurance e-réputation, il peut toujours bénéficier de l'appui d'instances plus traditionnelles. La Cnil peut aider à déréférencer une page web ternissant une réputation ou demander à un webmaster de retirer un contenu de son site. Une solution moins complète mais également moins couteuse que la souscription à une nouvelle assurance.