La croissance française atteindrait 1,9% en 2017, son record depuis 2011
Dans sa note de conjoncture de décembre 2017, l'INSEE revoit à la hausse sa prévision de croissance pour la deuxième fois consécutive. La reprise resterait solide début 2018, soutenue par un environnement mondial porteur et une demande intérieure dynamique. Le chômage diminuerait faiblement, avec un taux de 9,4% mi-2018.
L'environnement international devrait rester porteur jusqu'à mi-2018
Selon l'INSEE, le commerce mondial resterait vigoureux en 2017 et début 2018. Le climat des affaires est très favorable dans la majorité des enquêtes de conjoncture des pays avancés. La croissance américaine atteindrait +2,3% en 2017 et +0,6% par trimestre début 2018. La reprise continuerait dans les pays émergents, malgré un ralentissement attendu de l'économie chinoise. L'activité resterait soutenue dans la zone euro avec un taux de croissance de +2,4% en 2017 et +0,5% par trimestre début 2018. La demande mondiale adressée à la France serait en forte hausse en 2017 (+4,8% après +2,7% en 2016) et début 2018 (+1,0% par trimestre). Cependant, les incertitudes sur l'impact de la réforme fiscale américaine, la situation de la Catalogne, l'absence de majorité parlementaire en Allemagne ou le Brexit pourraient peser sur la reprise en cours.
Le moral des chefs d'entreprise est au plus haut depuis près de 10 ans
L'indicateur de climat des affaires n'a cessé de progresser en 2017, pour atteindre 111 en novembre, son point le plus haut depuis début 2008. Tous les secteurs sont concernés. La production manufacturière accélèrerait fin 2017 et resterait solide au 1er trimestre 2018. Les services marchands continueraient de bénéficier du retour des touristes. La construction resterait dynamique dans les prochains mois avant de ralentir un peu mi-2018. L'investissement des entreprises resterait soutenu (+ 4,4% en 2017, +1,1% puis 0,9% début 2018). Cependant, de plus en plus d'entreprises se déclarent freinées par des problèmes de capacité de production (difficultés de recrutement, équipement insuffisant, soucis d'approvisionnement…).
La consommation des ménages se maintiendrait malgré la baisse temporaire du pouvoir d'achat
La consommation des ménages est plus faible en 2017 que l'année précédente (+1,2% après +2,1%) du fait du contrecoup des événements ponctuels qui l'avaient dynamisé en 2016 (Euro de football…). Début 2018, les ménages ralentiraient leur consommation pour faire face à une baisse temporaire de leur pouvoir d'achat due à la hausse de la CSG et de la fiscalité sur les produits pétroliers et le tabac. Cependant, l'anticipation d'une amélioration de leur situation financière en fin d'année, avec l'exonération de la taxe d'habitation, limiterait cette baisse.
Une création d'emploi limitée par la baisse des emplois aidés
Dans le secteur marchand, la création nette d'emploi a ralenti au 3ème trimestre (+46 000 postes). Il accélérerait au 4ème trimestre 2017 (+60 000 postes) et se stabiliserait à 100 000 au 1er semestre 2018. L'emploi non marchand continuerait de reculer sous l'effet de la suppression des emplois aidés. L'emploi total progresserait de 239 000 postes en 2017 et de 72 000 postes au 1er semestre 2018. Le taux de chômage diminuerait peu et serait de 9,4% mi-2018, en repli de 0,1 point sur un an.