La startup du mois : Wandercraft
Créée en octobre 2012, Wandercraft est une société spécialisée dans la robotique dynamique. Elle développe un exosquelette motorisé qui pourrait permettre à des personnes qui ont perdu l'usage de leurs jambes de retrouver la mobilité sans fauteuil roulant.
L'exosquelette, un grand espoir pour les personnes handicapées
Atalante, l'exosquelette de Wandercraft est en développement depuis 6 ans maintenant. Il utilise une électronique de pointe qui pilote douze moteurs électriques et conçu avec des matériaux avancés qui n'ont rien à envier à l'aéronautique tels que la fibre de carbone ou l'aluminium. L'équipement est dorénavant prêt pour l'étape suivante, l'homologation tout d'abord et enfin, le marquage CE pour autoriser la mise sur le marché.
Dans un entretien publié par Les Echos en septembre 2017, Matthieu Masselin, directeur général et cofondateur de l'entreprise précisait que la première étude clinique portant sur dix personnes venait de prendre fin. Ces essais ont démontré que ces personnes, qui ne se déplaçaient qu'en fauteuil roulant, avaient pu marcher de manière dynamique et sans assistance grâce à l'équipement, en seulement un à deux jours. Ce qui permettait au créateur d'entreprise de déclarer fièrement : " C'est une première mondiale ".
Une grande école à l'origine de cette innovation
Les grandes écoles françaises permettent de faire naître des collaborations fructueuses et Wandercraft, qui a été créée par trois anciens élèves de l'Ecole polytechnique, Nicolas Simon, Alexandre Boulanger et Matthieu Masselin, diplômés de la promotion 2008, en est encore une fois une démonstration.
Ces ingénieurs ont mis en pratique leurs connaissances de la robotique dynamique pour concevoir un équipement qui, dans un premier temps, est destiné aux centres de soins. Dans le futur, les nouvelles versions pourront permettre à des personnes paraplégiques ou atteintes de myopathie de se lever et de retrouver l'autonomie dans leur vie quotidienne pour se rendre à leur travail et se déplacer librement. Même si le marché domestique est encore loin, Matthieu Masselin espère réussir son prochain challenge : rendre son exosquelette accessible à des personnes en perte d'autonomie à domicile, comme les personnes âgées.
Le marché des exosquelettes devrait atteindre plusieurs milliards de dollars en 2025
Dans une étude publiée en 2016 par Grand View Research, le marché mondial des exosquelettes devrait atteindre 3,3 milliards $ d'ici 2025. Le cabinet précise que ce sont bien la demande croissante d'exosquelettes en réadaptation et la marche assistée qui en sont les principaux facteurs de croissance, même si les applications militaires et industrielles contribuent également au développement de ce marché.
Le marché de l'aide à la manutention est déjà couvert par de grands industriels tels que Hyundai, Toyota ou Honda ou le français RB3D pour n'en citer que quelques-uns. Mais il existe également une concurrence importante sur le marché des exosquelettes pour l'aide à la mobilité. Les américains Ekso Bionics, Parker Hannifin ou encore ReWalk Robotics ont déjà obtenu l'approbation de l'administration américaine et ce sera, avant de pouvoir viser le marché des personnes âgés, cette même approbation de la FDA (Food and Drug Administration) qu'il faudra obtenir également pour Wandercraft, afin de consacrer leur développement à l'international.
Des levées de fonds obtenues à chaque étape du développement
En 2013, la société avait déjà obtenu un fond d‘amorçage de 600 000 € auprès de Xavier Niel et de Marc Simoncini notamment. En septembre 2017, elle boucle une levée de fonds de 15 millions € auprès d'investisseurs dont XAnge, Idinvest, Cemag Invest, BPIfrance et LBO France - Innovation Capital. Ces fonds doivent permettre de commencer la production et de commercialiser rapidement l'exosquelette dans des centres de soins. Elle avait déjà obtenu 4 millions € en 2015 auprès de LBO France, aux côtés du groupe Gorgé.
La société a été l'une des lauréates du concours mondial de l'innovation 2030 en mars 2017. Mais dès 2014, EDF lui avait déjà attribué le prix " Pulse " dans la catégorie santé. Elle est en recrutement quasi permanent puisqu'elle comptait déjà 35 collaborateurs en 2017 et recherchait 15 profils complémentaires dont des ingénieurs en robotique ou des spécialistes du " machine learning ", mais aussi des spécialistes en essais cliniques ou en réglementation.